White Sands National Monument, situé au Nouveau Mexique, est un parc national célèbre pour la couleur blanche immaculée de ses dunes de gypse. Attention, je vais vous parler d’un lieu qui m’est apparu comme un mirage : mais je n’ai plus aucun doute depuis, ouf, j’ai retrouvé du sable au fond de ma poche….

Vous connaissez déjà ma grande passion pour les décors glacés et enneigés. La lykorne des neiges a chevauché des mondes fantastiques faits de déserts glacés, que ce soit en Sibérie, en Islande, en Mongolie ou au Groenland. Mais il se trouve que je rêvais aussi en secret depuis moultes années de partir crinière au vent vers un désert de sel, de ceux qu’on voit dans les contes des 1001 nuits, ou du genre virée en amoureux à Tatooine (ce n’est pas la ville du tatoo). J’ai eu un petit aperçu du magnétisme des déserts à la dune du pila, lieu que j’affectionne tout particulièrement et où une dune se dresse entre mer et forêt de pins. Petite, je me suis toujours demandée ce que ce gros pâté de sable faisait là au milieu du paysage, cette vision est aussi surnaturelle qu’improbable ; j’ai adoré m’y promener en long en large en travers, et surtout dégringoler les dunes en courant à toute allure.
Bref, après quelques années à courir après des délices glacés, je me suis dit que ce serait bien de voir quelque chose de radicalement différent… Quoique…
Le désert de sable blanc du Nouveau Mexique, White Sands National Monument pour les intimes, se situe à côté de la ville de Las cruces, à une cinquantaine de minutes pour être précis (les distances sont tellement longues aux Etats-Unis, l’espace temps est différent : moins d’1 heure de route et ce sont des voisins). C’est donc tout au Sud du Nouveau Mexique et proche de la frontière avec le Mexique. Voyez-vous même sur la carte :
Comme nous avons atterri à Albuquerque la veille, 3h20 de route nous séparent du paradis blanc (Je m’en irai dormir dans le paradis blanc/Où les nuits sont si longues qu’on en oublie le temps/Tout seul avec le vent/Comme dans mes rêves d’enfant… Oui je me transforme en Lykorne Bergère de temps à autre…). Après avoir traversé des paysages plus désertiques les uns que les autres, avec des sols craquelés rouges, quelques arbustes verts dont on se demande presque comment ils ont pu atterrir là, des montagnes rouges ou noires, des chemins de fer interminables sur lesquelles on guette des wagonnets à prendre en photos, des champs jaune pastel, je distingue au loin très au loin (ne vois tu rien venir ?), comme une ligne blanche devant des montagnes…
Je m’écris : « Héééééé mais c’est fouuuuu, on voit déjà le White Sands d’ici ».
Mon viking moqueur (c’est une plaie aux nases… Euh c’est un pléonasme) me dit alors : « Tu confonds un mouton et un cheval à 2 mètres de toi sur la route mais tu vas me dire que tu vois déjà les dunes à 100 km (62 miles d’ailleurs, si je me réfèrer aux unités en vigueur) ».
Si je vous raconte tout ça, vous vous en doutez, nom d’un koyote à korne, c’est que j’avais raison, tempête de désert de sel. Ce n’était pas un mirage, donc si vous empruntez la route qui vous emmène d’Albuquerque jusqu’au White Sands dunes, guettez chers amis, guettez !
2 heures plus tard, après avoir fait quelques pauses photos à l’américaine sur la route (les distances paraissent vite longues alors on s’occupe : pourtant les paysages sont magnifiques, on y voit à perte de vue, un peu comme en Islande, mais ça n’empêche), nous touchons aux buttes (de sable blanc) et arrivons gaiement sur le Parking de White Sands Visitor Center.


Après avoir pris quelques bouteilles d’eau, des morceaux de gypse en souvenir (la Lykorne, en bonne touriste kornue, prend des souvenirs avant même d’avoir visité le monument), je m’enquiers de savoir quelles options s’offrent à nous pour la visite : il est possible d’arpenter le parc à pieds par des sentiers balisés, où en voiture en empruntant la Dunes Scenic drive, ou un peu des deux, en s’arrêtant régulièrement en voiture pour aller voir les différents points de vue et s’enfoncer sur quelques sentiers de randonnée. C’est cette formule que nous avons choisie.

Première claque monumentale du voyage. Et je ne parle pas du vent qui vient me fouetter le visage. Après avoir payé sagement notre entrée et avoir été averti qu’il vaut mieux prendre de l’eau, de la crème solaire, faire attention à ne pas se perdre en chemin, ne pas emmener son arrière arrière grand-mère ni son chien asthmatique et qu’il ne faut pas rouler trop vite, nous entrons enfin en terres sauvages… Nous apercevons nos premières dunettes blanchâtres, puis elles se transforment peu à peu en dunes à part entière, jusqu’à ce que tout soit recouvert de blanc à perte de vue….



Ma première pensée fut évidemment pour nos contrées polaires, comme si cette excursion était un gros clin d’oeil à nos virées enneigées !! Encore un moment où mon Navajoviking m’a perdue (vue : une Lykorne prendre 500 photos frénétiquement en bondissant d’une dune à l’autre…).
Je vous pose le décor : imaginez une vallée entière recouverte de dunes de sable blanc fait de cristaux de gypse. Le désert s’étend sur plus de 700 km² et le parc couvre presque 600 km² en tout. Si le gypse apparaît sous forme de sable ici, c’est à cause de l’érosion.
Il y a plusieurs parkings tout au long de la scenic Drive, c’est agréable, on se laisse embarquer et on fait de multiples arrêts pour aller marcher et se rendre compte de nos propres yeux de la douce magie des paysages.


Nous profitons des lumières sur White Sands Dunes jusqu’au coucher du soleil et même jusqu’aux dernières lueurs… Ce désert de sable blanc, comme une immensité de sucre glace ou de poudreuse, nous éblouit ! Je regarde chaque courbe, chaque arête marquée par la rupture nette de l’ombre qui côtoie la lumière et la dévore même peu à peu : nous savons déjà qu’à cette heure de la journée, c’est l’obscurité qui va gagner ! Le désert se pare peu à peu de nuances pastel, il rosit à vue d’oeil…. Et à mesure que notre astre disparaît, le vent se lève et il se met à faire très très frais (crème solaire, chaleur, déshydratation… Ma kroupe oui !!).




Au fur et à mesure que nous nous enfonçons à travers dunes, nous laissons les quelques touristes derrière nous et profitons des reliefs et couleurs du coucher du soleil juste pour nous deux. Nous n’entendons plus que le bruit de nos pas sur le sable et le vent qui souffle par intermittence.
Après une année de travail acharné pour moi, ce moment là a eu une saveur particulière. Chaque voyage est à sa façon une première fois. Au delà du rêve assouvi de découvrir enfin mon désert de sel, la sensation de plénitude que j’ai ressentie devant la beauté de ces paysages m’a libérée d’un seul coup de toute la pression accumulée jusque là. C’est peut-être ça la magie du désert : Se retrouver face à soi même. Se connecter à l’essentiel. N’avoir aucun obstacle à l’horizon entre ciel et terre. Ne plus penser à rien. Se concentrer sur ces pas. Contempler chaque détail, chaque couleur, chaque relief.
Et regarder de façon hypnotique ces vagues de sable immobiles qui se dressent devant moi.






J’aurais pu rester de longues heures à contempler ces courbes et compter toutes les nuances qui se reflètent sur la sable blanc, puis bleu, puis rose : je pense d’ailleurs que si à 20h30 pétantes, les gardiens du temple… Euh des dunes ne nous avaient pas jetés dehors, nous y serions encore…


Où dormir à White Sands National Monument
Un motel en toute simplicité, idéalement situé à une vingtaine de minutes du White Sands National Monument. Accueil agréable et petit déjeuner compris.
Où manger vers White Sands National Monument
Autant le dire tout de suite… Ça a été compliqué dans certaines villes de trouver autre chose que des fast food, et surtout des restaurants ouverts après 22h. Sans être fou, celui-ci nous a permis de dîner tard après une journée dont nous avons voulu profiter jusqu’à la dernière seconde et convenablement.
INFOS PRATIQUES SUR WHITE SANDS DUNE
Pour ceux qui veulent aller mordre du sable blanc en dévalant les dune du côté de White sands National Monument : le parc est ouvert toute l’année à part le 25 décembre. Attention toutefois à quelques fermetures inopinées, à cause de l’état des routes, de mauvaises conditions météos ou encore de tests de missiles (il y a un grand terrain de missiles juste à côté). Vous pouvez appeler la veille de votre visite ou vous renseigner via twitter ou Facebook pour vérifier.

Horaires
Le parc est ouvert de 7h du matin jusqu’à 21h de mai à Septembre, le reste de l’année il ferme entre 18h et 19h30, vous pouvez trouver le détail ici !

Pour les plus fous, sachez que le sport national du parc est la luge sur sable ! Dommage, après le patin à glace sur le lac Baïkal, je n’ai pas pu ajouter cette korde à mon ark…
Tarif
L’entrée coûte 20$ par véhicule.

Excursions
Il existe des excursions organisées de nuit l’été pendant les soirs de pleine lune, il y a un sunset circuit pour les intéressés (mais en toute honnêteté, vous avez droit de regarder le coucher de soleil quelque soit la dune sur laquelle vous allez.. Je dis ça, je dis rien).
Plusieurs randonnées sont possibles, l’excursion consacrée qui permet de s’enfoncer dans les dunes est Alkali Flat Trail.
Pour avoir plus d’infos et préparer votre visite à White Sands National Monument, cliquez ici !
Voilà pour notre folle journée à White Sands Dunes, premier article d’une grande série de notre voyage dans le grand Ouest Américain
En attendant, je vous laisse avec la vidéo de notre virée dans le désert de sable blanc
14 Comments
Chacha Aventurière
7 juillet 2019 at 17:53Ce parc est un peu excentré vis à vis d’un RT classique. J’ai déjà mon prochain RT en tête, et une furieuse envie d’aller à Albuquerque ce qui me rapprocherai de ce parc qui m’attire de plus en plus
Tes photos sont super belles j’adore
lalykorneillettree
29 juillet 2019 at 11:12Oui, c’est ce qui rend la visite compliquée… Ça nous a fait beaucoup de route, mais je ne le regrette pas. Il y a vraiment pas mal de choses sympas à découvrir au Nouveau Mexique, nous aurions eu plus de temps sur place, je crois que nous y serions restés une semaine !! Merci pour ton commentaire 😀 !
Paule-Elise
8 juillet 2019 at 11:34Que ça fait plaisir de te lire de nouveau ! Je n’avais jamais entendu parler de ces dunes blanches, mais ça a l’air vraiment magnifique. Ça donne des photos super oniriques (j’imagine que le tri a dû être sakrément kasse-tête). On dirait que vous êtes sur le Baïkal gelé, mais en short. Merci pour la balade !
lalykorneillettree
29 juillet 2019 at 11:15Loooool pour la lac Baïkal gelé en short, c’est tellement ça !!!!!! Mon prochain Baïkal sans short ce sera avec vous 😀 😀 😀 !!! Oui, j’ai mis des heures à trier !! Merci pour tes gentils messages à chacun de mes articles 😀 😀 😀 😀 😀 !! Bisous, à bientôt !
Lionel De Beaux Lents Demains
8 juillet 2019 at 14:34Whaou, quelle belle évasion tu nous fais vivre. Ça devait être un moment privilégié pour toi qui aime les espaces reculés et désertiques souvent immaculés de blanc mais un peu plus froid. C’est dommage que les maitres du temple ne t’ai pas laisser parcourir ce désert jusqu’à la nuit tombée. Je ne sais pas si l’on ira un jour mais ça m’a bien transporter cet article. Merci !
lalykorneillettree
29 juillet 2019 at 11:19Oui, un moment exceptionnel qui restera gravé… C’est magnétique comme paysage. Si jamais tu as l’occasion d’y aller, sache qu’entre le mois de juin et septembre, ils organisent des ouvertures exceptionnelles les nuits de pleine lune !!!! Ça doit être magique ! Nous y étions hors saison, nous n’avons pas pu le faire, mais j’ai retenu l’info… Au cas où 😉 ! Merci pour ces gentils mots Lionel !
Mandy
20 juillet 2019 at 03:54C’est magique ce paysage ! On ne connait pas cet endroit mais on aimerait beaucoup aller à Albuquerque (fans de Breaking Bad bonjouuur !) et ce serait l’occasion de découvrir ces dunes blanches ! (Ok c’est pas pour tout de suite mais j’aime rêver 😀 ) L’ouest américain est tellement beau, j’ai hâte de lire la suite 🙂
lalykorneillettree
29 juillet 2019 at 11:24Ahhhhhhhh, des fans de Breaking bad !!! Sache que je suis allée déjeuner à « Twister », le lieu où se situe le fast food « los pollos hermanos », c’était super drôle ! Tu as l’air de te régaler dans ton périple <3, profite ! Merci pour ton commentaire !
tania
24 juillet 2019 at 06:17oh la la le désert…. j ai entendu parler de cet endroit y a seulement quelques années grâce à copine Zoé expat aux Usa
j espère un jour y aller
ce désert c est fou je l ai vu en Amérique du Sud au CHili et au Brésil et c est vrai c est totalement fou
dire de dire ce que je ressens
contente de te revoir
lalykorneillettree
29 juillet 2019 at 11:27Ohlala, ma Tania, tu sais à quel point je rêve de vois les déserts de sel dont tu me parles…. C’est de la douce folie. En attendant, le White Sands était magique, je te souhaite de le voir aussi 😀 !! Merci d’être passée par ici, des bisous !
Alexandra - On holidays again
27 juillet 2019 at 07:31Quel plaisir de te lire Amandine ! Tu m’as fait rire à plusieurs reprises et oui aux USA, 1h de route c’est les voisins d’à côté. Ca fait des années que j’aimerais visiter ce parc national, et maintenant j’essaye systématiquement d’organiser un road trip qui permettrait de le rajouter sur le circuit, mais il est un peu hors de tout. Un jour j’y arriverai !!!
lalykorneillettree
16 août 2019 at 15:59Merci pour ces lignes 😀 😀 !!!! Tu as eu le plaisir de découvrir tellement de lieux superbes aux Etats-Unis, contente de te donner envie de découvrir celui-ci. C’est vrai qu’il est totalement excentré, il nous a demandé de faire beaucoup de route. Ce serait à refaire, nous passerions sûrement plus de temps dans le coin parce qu’au final je crois qu’il y avait d’autres choses sympas à découvrir comme Roswell et le Space port. Je dis ça, je dis rien 😀 !
Clémentine
29 juillet 2019 at 06:25Qu’il est beau ce désert ! C’est vrai que les dunes sont sublimes, tu as dû t’éclater à les observer sous toutes les coutures & au gré de la lumière qui décline.
Je suis bien d’accord avec toi, les désert nous permettent de nous retrouver face à nous-mêmes, tout petits dans cet immense univers. J’ai eu ce sentiment de nombreuses fois en Australie, lorsqu’il nous fallait plusieurs jours pour aller d’un point A à un point B. La route était longue, nous étions minuscules et n’avions que notre tête pour penser. Et finalement, ça fait un bien fou ! 🙂
lalykorneillettree
16 août 2019 at 16:02Oui, c’est exactement ça, le temps s’étire, ça fait du bien de prendre le temps de regarder les paysages et de réfléchir… En Australie, il doit y avoir de quoi méditer aussi, en effet 😀 😀 😀 ! Merci pour ton commentaire !!